correspondances*

SEPTEMBRE 2021
*LA NEWSLETTER DE TRANSAMO #15

édito


VINCENT CORDONNIER
DIRECTEUR GÉNÉRAL


C'est la rentrée et espérons-le, « pour de bon » ! Même si la crise est loin d'être terminée, nous rentrons dans une phase de mise en place de modalités de travail stables et surtout, nous devrions enfin recommencer à nous déplacer et à nous voir.
J'attends personnellement avec impatience les Rencontres Nationales du Transport Public de fin septembre pour retrouver clients et partenaires, et sentir à nouveau le pouls de cette communauté professionnelle de la mobilité plus que jamais confrontée à des enjeux sociétaux et technologiques passionnants. Certes, nous devrons y montrer patte blanche et apprendre à nous reconnaitre masqués mais cela restera toujours préférable à un salon virtuel !
La rentrée marque également le lancement d’une nouvelle phase de campagne électorale pour les présidentielles de 2022. Après la tourmente des élections municipales, ayant parfois conduit à des arbitrages financiers douloureux, c'est un temps fort pour défendre les projets importants auprès des candidats. La confirmation toute récente des projets de la Métropole marseillaise en est la meilleure illustration et nous attendons avec beaucoup d'intérêt les résultats du dernier Appel à Projets de l’Etat.
Ces derniers mois, faute de marge de manœuvre financière suffisante, de nombreuses collectivités ont remis en question leurs projets de tramway ou de TCSP. Si les nouvelles mobilités actives, la mobilité électrique et les voitures propres, l'autopartage et les nouvelles solutions digitales complètent utilement la boite à outils des AOM, elles ne constituent pas pour autant des alternatives crédibles aux investissements nécessaires dans les infrastructures plus « lourdes » de TCSP.
Dans une période où la crise nous pousse à nous méfier davantage du collectif, soyons conscient que le premier bénéficiaire de ces hésitations et des ces retards sera encore la voiture individuelle, et n'oublions pas le temps et l’énergie qu’il a fallu mobiliser pour rendre désirables ces projets qui ont transformé nos villes depuis plus de 30 ans.

Tram T9, le savoir-faire de Transamo mis en lumière


La ligne du tramway T9 est ouverte au public depuis le 10 avril 2021. Elle relie la Porte de Choisy à Paris au centre-ville d’Orly en 30 minutes. C’est la première ligne mise en service en Ile-de-France par Transamo, dans le cadre de son mandat de Maîtrise d’ouvrage signé en juin 2013 avec Ile-de-France Mobilités.

Une offre innovante

Projet très attendu par le territoire, le Tram T9 remplace le Bus 183 utilisé jusqu’alors par près de 56 000 usagers / jour (et probablement par 70 à 80 000 voyageurs au cours des prochaines années). Les améliorations régulièrement apportées ne permettant plus de résoudre les difficultés dues à l’attractivité croissante de cette ligne, il était devenu indispensable de proposer aux voyageurs un nouveau mode de transport. De fait, le projet T9 améliore l’offre non seulement en termes de capacité, mais aussi de performance, de régularité et de confort. Avec un service assuré 7 jours sur 7, de 5h30 à 00h20, le nouveau tramway est parfaitement adapté aux déplacements quotidiens. Mais il fait mieux que ça : il met aussi en lumière la richesse culturelle du territoire : tout au long de son parcours, il dessert de nombreux équipements tels le Musée Mac Val à Vitry-sur-Seine ou le Centre culturel Aragon-Triolet à Orly… Il a aussi permis de restaurer plusieurs œuvres d’art comme « La chaufferie avec cheminée » de Dubuffet ou la statue Rouget de Lisle à Choisy-le-Roi…

Un design « lumineux »

Côté matériel, les 22 rames Citadis X05 circulant sur la ligne sont signées Alstom (une commande de 70 millions d’euros entièrement financée par Ile-de-France Mobilités). Leur design « lumineux » est le résultat d’une consultation effectuée auprès de 42 000 Franciliens qui se sont prononcés pour un « tramway lumière » élégant, sobre et intemporel. L’atelier-garage, lui non plus, ne laisse pas indifférent. Implanté à Orly, il est le fruit du travail des agences Jacques Ferrier Architecture, D’ICI LÀ, paysages et territoires, ainsi que du bureau d’ingénierie Arcadis ; la toiture en « plissé », qui rappelle les constructions industrielles du 19ème siècle, abrite une succession de hangars aux larges baies vitrées ; un univers moderne où les notions de paysage et d’architecture sont indissociables.

Un accompagnement global

Transamo a accompagné le projet de bout en bout. Le mandat de maitrise d’ouvrage portait en effet sur l’ensemble de l’opération et des prestations, depuis la phase avant-projet jusqu’à la mise en service et le parfait achèvement. Soit la mise en place, le pilotage, l’exécution de l’ensemble des marchés, y compris l’exécution administrative, financière et comptable, le pilotage des Maîtres d’œuvre (Système de Transport et Aménagements Urbains, Systèmes et Site Maintenance et de Remisage), le pilotage des procédures administratives et règlementaires, le conseil, le pilotage et la mise en œuvre de la communication projet et de l’information de proximité, l’assistance administrative et juridique, sans oublier l’acquisition du matériel roulant !
Une véritable marque de confiance dont l’entreprise est fière, mais qui nous a obligés, aussi, à trouver des solutions multiples pour répondre aux difficultés engendrées par la crise sanitaire… Au final, contrat rempli, et dans les temps !

Et après la mise en service ?

La mise en exploitation en avril du Tram 9 a bien entendu représenté un évènement majeur et l’aboutissement pour toutes les personnes et équipes qui ont participé à la réussite du projet depuis 8 années, tout particulièrement en cette période pleine de rebondissements sanitaires.
Mais cette date de mise en service commerciale n’est pourtant pas la fin du projet, et surtout, elle ne signe pas la fin de l’engagement et des prestations de Transamo.
En effet, si nous avons obtenu toutes les autorisations nécessaires et atteint les objectifs techniques afin d’assurer le bon fonctionnement du nouveau réseau de transport, il faut, à compter de l’ouverture au public, s’assurer de la fiabilité et procéder aux réglages fins de l’ensemble des process. Cela passe par l’accompagnement d’un nouvel acteur de terrain : l’exploitant de la ligne de tramway dont les équipes doivent rapidement pouvoir s’approprier le fonctionnement des aménagements et des équipements du système de transport. Cela passe également par l’assistance aux gestionnaires historiques, que sont les villes et le Département, à qui sont transférés les aménagements hors système de transport, aménagements qui ont parfois profondément modifié l’espace public préexistant (modifications de carrefours, nouveaux équipements, etc.). Enfin, nous sommes également tenus d’informer les services de l’Etat du bon fonctionnement sécuritaire de la ligne en dressant un bilan 6 mois après la mise en service.
Au-delà de ce suivi technique de 6 mois minimum, il s’agit de « faire les comptes », de finaliser contractuellement et administrativement les quelques 50 marchés publics (prestations intellectuelles, marchés travaux, marchés fournitures y compris matériel roulant) et la centaine de conventions signées avec les communes, le département, les concessionnaires, les gestionnaires tiers et les privés, qui ont été nécessaires à la bonne exécution du projet.
Un an après la mise en service, un rapport final sera transmis à Ile-de-France Mobilités pour présenter l’état d’avancement dans la finalisation de chaque dossier, ce qui permettra à Transamo d’officialiser la fin des prestations réalisées dans le cadre de son contrat de mandat si les conclusions sont partagées.
Un automne et un hiver studieux sont donc à prévoir pour toutes les équipes Transamo mobilisés sur le projet !

Éric Boulanger,
Directeur des Projets Ile-de-France

L’œil de…

Arnaud Crolais, directeur des infrastructures d'Ile-de-France Mobilités


Avant d’occuper le poste de directeur des infrastructures d'Ile-de-France Mobilités (depuis septembre 2019), Arnaud Crolais était chef du service de la politique des transports à la Direction régionale et interdépartementale de l'Équipement et de l'Aménagement - Île-de-France.

Île-de-France Mobilités (IDFM) est l'autorité organisatrice des transports de la Région Île-de-France. IDFM imagine, organise et finance les transports publics (15 lignes de train-RER, 14 lignes de métro, 1500 lignes de bus, 9 lignes de tram …) mais aussi les nouvelles mobilités pour douze millions de Franciliens.

Première ligne de tramway en maitrise d’ouvrage unique pour Ile-de-France Mobilités, le projet T9 est aussi la première ligne mise en service en Ile-de-France par Transamo, dans le cadre du mandat de maîtrise d’ouvrage signé en juin 2013 avec Ile-de-France Mobilités. Pour en savoir plus, nous avons rencontré Arnaud Crolais, directeur des infrastructures d'Ile-de-France Mobilités.

Première ligne de tramway intégrant l’aménagement de façade à façade en maitrise d’ouvrage unique,…cela fait quoi d’être seul aux manettes ?

Nous n’étions pas tout à fait seuls, puisque nous avions à nos côtés Transamo comme mandataire… Mais c’est vrai que le fait de maitriser l’ensemble des dossiers -et sur le projet T9 il y en avait un certain nombre- permet d’aller plus vite. Comme je le dis parfois, il est toujours plus facile de se coordonner soi-même ! Une précision tout de même, nous avons travaillé en bonne intelligence avec de nombreux acteurs, collectivités, communes, associations, riverains, futurs utilisateurs. Et les échanges ont été constructifs permettant de réussir ce magnifique projet pour le territoire et les franciliens.

Vous avez mis à contribution des riverains, des futurs « clients », des architectes ?

Les apports ont été multiples ; ils ont permis d’optimiser l’insertion du tram dans le tissu urbain spécifique de cette partie du Val de Marne. Plus de 40 000 personnes se sont investies dans le choix du design extérieur et de l’aménagement intérieur des rames. Nous avons beaucoup travaillé avec des architectes sur le style des stations, mais aussi sur leur accessibilité, leur confort et les services apportés aux usagers, notamment en termes de sécurité. Nous avons cherché à limiter au maximum l’impact des travaux et les nuisances pour les riverains, et je pense que nous sommes arrivés à un résultat apprécié par le plus grand nombre. Le T9 a trouvé son public.

Justement, quel est le retour des utilisateurs du T9 ?

L’accueil est tout à fait positif, avec des chiffres de fréquentation qui augmentent de manière progressive malgré l’impact de la crise actuelle sur les transports. En août 2021, en période estivale, des pics à 60 000 voyageurs/ jour ont été observés, avec des usagers heureux de gagner en temps et en confort par rapport à la situation « d’avant ». Pour la rentrée nous proposons d’ailleurs une fréquence renforcée, avec un tram toutes les 4 minutes.

Et tout ceci malgré les changements de comportement dus à la crise sanitaire ?

En fait, les voyageurs prennent le tram en confiance et le respect des règles sanitaires est bien observé. La crise Covid nous a surtout impactés pendant les travaux : le premier confinement nous a fait perdre 3 mois. Entre le 15 mars et le 15 avril 2020, les chantiers étaient pratiquement à l’arrêt, puis nous avons pu reprendre le travail progressivement après avoir sécurisé les personnels et les installations. Il a fallu revoir les plannings, s’adapter à ceux des différents partenaires pas toujours alignés sur les nôtres, désynchroniser certaines phases prévues, etc… Au total, l’ouverture prévue fin décembre 2020 s’est trouvée décalée à avril dernier. Mais là aussi, le fait de gérer notre propre maîtrise d’ouvrage nous a permis d’être plus agiles.

Une agilité que l’on retrouve dans la gestion des différentes composantes du projet ?

Oui, l’opération T9 est un « projet signature », une sorte de dossier référent sur de nombreux points, comme par exemple l’acquisition du matériel roulant : pour la première fois, nous avons acheté nous-mêmes les rames. Une attitude somme toute logique : depuis l’ouverture à la concurrence de l’exploitation des réseaux de transport, il est important de maitriser l’ensemble des éléments, infrastructures et matériels, pour que les appels d’offres soient plus clairs.

L’exploitation a été mise en concurrence, encore une « première » ?

La ligne T9 est effectivement la première ligne du réseau de tramway d'Île-de-France à avoir été mise en concurrence comme la loi nous l’imposait. Le contrat d'exploitation et de maintenance a fait l'objet d'un appel d'offres public. Plusieurs candidats ont concouru. Keolis, qui a une grande expérience du tram à Lyon ou à Caen, a fait la meilleure offre notamment en termes de qualité de service offert aux voyageurs. A noter que la délégation de service publique intègre l'exploitation et la maintenance de la ligne qui nous intéresse, mais aussi les lignes de bus du réseau « Bord de l’Eau », à cheval sur l'Essonne et le Val-de-Marne.

Infrastructures, matériel roulant, aménagements, Ile-de-France Mobilités développe également le concept de Maas (Mobility-as-a-Service), notamment en matière de billettique ?

Nous pilotons effectivement de nombreux projets, parmi lesquels la mise au point de nouveaux services permettant d’organiser les trajets grâce à un média numérique unique regroupant des services enrichis et des partenariats avec des opérateurs de mobilités : information voyageurs, achat de titre de transport, dématérialisation des titres, réservations, offres de mobilité partagée…! Tout ce qui concerne les mobilités nous intéresse. Pour le T9 nous avons développé une architecture de billettique spécifique mais qui s’interface avec tout ce qui existe. Il est important pour Ile-de-France Mobilités de maitriser la billettique ; dans le cadre d’une mise en concurrence saine des différents acteurs, nous considérons qu’une autorité organisatrice doit détenir ses actifs et ne pas les laisser dans les mains d’autres intervenants. Question de stratégie, comme nous l’évoquions précédemment.


Parole d'expert

Faire cohabiter différentes énergies au sein d’un même dépôt de bus


La Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) rend obligatoire la mutation des réseaux de transport collectif routier vers des flottes de véhicules propres pour les agglomérations de plus de 250 000 habitants et ce, dès 2025.
La Métropole Rouen Normandie porte depuis longtemps l’ambition d’être un territoire de pointe en matière de mobilité durable et innovante. Cette loi est donc l’occasion pour cette collectivité de repenser la façon dont elle conçoit le transport urbain : matériels, infrastructures, entretien, maintenance.

Dans le cadre législatif, la Métropole souhaite renouveler progressivement l’ensemble de ses 236 bus par des véhicules propulsés via des énergies à faible émission de CO2.
Pour maintenir, remiser, entretenir l’ensemble de ce futur parc (57 véhicules articulés bio GNV. 80 bus électriques à batterie, 79 trolleys, et 20 véhicules à hydrogène), TCAR -l’opérateur de transport en commun qui gère les lignes de bus- a souhaité évaluer la possibilité d’utiliser un même site, celui « des 2 Rivières ». Pour ce faire, SOMETRAR (exploitant TCAR et délégataire du service public des mobilités urbaines) s’est tourné vers nous et a demandé à Transamo d’apporter -via une étude d’opportunité- des éléments capables de nourrir et orienter les futures prises de décision au niveau de l’agglomération rouennaise.

Évaluer l'opportunité

La mission qui nous a été confiée s’est déroulée en 3 étapes. La première a consisté à rappeler les règlementations appliquées aux sites de remisage (1) et de maintenance par type d’énergie. Pour chacune des énergies retenues (BioGaz Naturel Vehicule, Electricité trolley et batterie, Hydrogène), nous avons procédé à un inventaire exhaustif des règlementations et contraintes existantes, sachant que l’hypothèse d’une cohabitation de différentes énergies (c’est le cas ici) est très peu traitée dans les textes existants.
La seconde étape a pris la forme d’un état des lieux et des besoins, en examinant sur site les problématiques de maintenance de véhicules mus par des énergies différentes. Une démarche qui a permis d’identifier les éléments, systèmes et équipements existants, ceux qui manquaient, le détail des zones impactées, et les principales conséquences prévisibles sur l’organisation de la maintenance des véhicules. Ces identifications réalisées, nous avons émis des propositions concernant les infrastructures et outillages à adapter, à modifier ou à acquérir ; l’adaptation des procédures de maintenance ; les préconisations en termes de moyens humains (habilitation du personnel).
La troisième étape s’est intéressée aux impacts, contraintes et exigences de la cohabitation des quatre types d’énergie sur le site et dans l’atelier de maintenance.
L’analyse finale issue de ce travail préconise une orientation d’organisation en cas de contraintes restrictives. Elle liste également l’ensemble des missions et études complémentaires à réaliser ultérieurement dans de prochaines phases d’études de faisabilité.

Quelques enseignements généraux à retenir

  • le zonage distinct par énergie semble être une bonne approche : elle permet de réduire les contraintes croisées entre les différentes énergies et de traiter chaque zone de manière indépendante.
  • la prise en compte du risque « explosion » dans un atelier s’inscrit dans la démarche globale de prévention des risques, telle que définie dans le Code du travail. L’objectif étant d’assurer au mieux la sécurité et la santé des travailleurs susceptibles d’être exposés aux risques d’atmosphères explosives.
  • deux réglementations s’appliquent aux projets de bus électriques à hydrogène. La réglementation des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE/Code de l’environnement) et les Atmosphères Explosives (2) (ATEX/Code du Travail). Au niveau des ICPE, les rubriques concernent la station de distribution d’hydrogène gazeux, la production d’hydrogène et son stockage. Chaque rubrique impose différentes obligations en fonction des caractéristiques intrinsèques des projets (masse d’hydrogène, débit de la station).
  • l’application de la réglementation ATEX impliquera la réalisation d’une étude spécifique des risques d’explosion sur les différents postes de travail (station de remplissage, atelier de maintenance, remisage, etc.).
  • un rappel : la détermination et l’évaluation finale des risques et des zones sont toujours de la responsabilité du chef d'établissement ou des personnes déléguées (directive ATEX n°1999/92/CE).

Et après ?

Cette première étape d’opportunité doit être complétée par une étude de dimensionnement du parc vis-à-vis des solutions énergétiques retenues et du besoin d’exploitation, et une étude d’implantation des équipements de production et d’avitaillement nécessaires à chaque énergie sur le même site, en adéquation avec l’espace et le mouvement bus.
L’ensemble de ces études permettra ainsi de confirmer la faisabilité et les conditions de cohabitation de différentes énergies au sein d’un même dépôt bus.

Laurent Châtillon,
Chef de projet
Expert Systèmes & Maintenance Matériel Roulant

(1) Un site de Maintenance et de Remisage (SMR) doit répondre à différentes contraintes imposées par la réglementation. Ces règles visent entre autres à assurer la sécurité des travailleurs et limiter les nuisances environnementales.

(2) L’acronyme ATEX qui signifie ATmosphère Explosive désigne un environnement de travail où le risque d’explosion est important, à cause de la présence de matières particulièrement inflammables. La norme ATEX régit ainsi au niveau européen la protection des travailleurs dans ces zones potentiellement dangereuses.

ça vous intéresse


Adaptation des CCAG et création d’un CCAG Maîtrise d’œuvre


Les arrêtés interministériels approuvant les six nouveaux cahiers des clauses administratives générales (CCAG) applicables aux marchés publics ont été publiés au Journal officiel du 1er avril 2021.
Ces CCAG sont entrés en vigueur le même jour et peuvent donc dès à présent être utilisés par les acheteurs. Toutefois, en l’absence de mention contraire, les précédentes versions (publiées en 2009 et modifiées en 2014) restent applicables jusqu’au 30 septembre 2021. Cette réforme est le fruit d’une longue concertation initiée depuis début 2020 afin de prendre en compte les velléités de différentes parties (acheteurs, opérateurs économiques, organisation professionnelles…).
Un des principaux chantiers a été l’amélioration de la lisibilité des CCAG via un important travail de réécriture des articles ainsi qu’à travers de nombreuses adaptations terminologiques afin de remplacer des termes obsolètes (par exemple : « marché à bons de commandes » remplacé par « accord-cadre à bons de commandes ») ou manquant de clarté (par exemple : le terme « réception » a été supprimé et remplacé par « admission » dans tous les CCAG mis à part le CCAG Travaux étant donné que les significations données au terme différaient d’un CCAG à l’autre et ainsi entretenaient une certaine confusion). Certains aspects peu traités auparavant tels que les assurances, la propriété intellectuelle ou la responsabilité ont également été mieux définis dans les nouveaux CCAG.
Une des volontés des rédacteurs était de rééquilibrer les relations contractuelles entre les acheteurs et titulaires de marchés, ces derniers s’estimant souvent en position d’infériorité dans l’exécution de leurs obligations contractuelles. Dans ce sens, il a notamment été décidé d’introduire un plafonnement des pénalités à 10% du montant du marché, une ouverture à la possibilité d’indemnisation d’une mission de maitrise d’œuvre en cas d’un allongement de plus de 10% de la durée du chantier ou encore des clauses visant à favoriser la résolution amiable des litiges.
Les nouveaux CCAG ont également entendu intégrer les évolutions législatives, réglementaires et jurisprudentielles intervenues ces dernières années. Parmi les évolutions liées à la mise en conformité des CCAG avec les normes actuelles de la commande publique, nous pouvons notamment retenir l’intégration des dispositions qui proviennent du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), des obligations de dématérialisation et des textes favorisant le développement durable.
Afin de prendre en compte la demande formulée depuis plusieurs années par les professionnels, les CCAG sont passés de 5 à 6 avec la création d’un CCAG maitrise d’œuvre. Celui-ci a été construit sur le modèle du CCAG prestations intellectuelles tout en prenant en compte les spécificités des prestations de maitrise d’œuvre (marchés pouvant être passés à prix provisoire, seuils de tolérances financières à l’issue des différentes phases, rythme de paiements calqués sur le CCAG Travaux…).

Hormis la création du CCAG Maîtrise d’Œuvre, il est plus approprié de parler d’adaptation aux normes actuelles et aux problématiques des acheteurs que de refonte intégrale des différents textes. Il faudra très certainement attendre quelques mois afin d’appréhender en pratique les changements occasionnés pour les différentes parties ainsi que le niveau de satisfaction final vis-à-vis de cette réforme. Dans tous les cas, il reste important de garder à l’esprit que les CCAG sont des documents adaptables et non obligatoires, ainsi les acheteurs conserveront toujours la possibilité d’apporter des dérogations aux CCAG.

Arlo Straudo
Responsable Service Juridique de Transamo


exemple à suivre


Repenser les dispositifs de concertation citoyenne

Aujourd’hui, la mutation des modes d’expression et la circulation rapide de l’information invitent le grand public à repenser sa tribune dans l’espace démocratique.

La question de la pertinence des dispositifs de concertation « traditionnels » se pose : réunions publiques et ateliers thématiques suffisent-ils à susciter une participation citoyenne éclairée ?

Depuis plus de 25 ans, Transamo pilote pour le compte des collectivités les démarches de concertation dans le cadre de ses mandats ou d’assistance à maîtrise d’ouvrage sur les projets d’infrastructure de transport urbain. Nous nous sommes donc penchés sur le sujet. Comment faire évoluer les dispositifs « traditionnels » pour entretenir leur légitimité - ou l’importance d’inventer des expériences innovantes de co-construction ?

Le premier espace que doit réinvestir la concertation est urbain. Inspirons-nous ainsi de la théorie des « nudges » – en français, du « coup de pouce ». Concept appartenant d’abord au marketing, le nudge est une suggestion indirecte visant à renforcer un comportement. D’un point de vue citoyen, un passage piéton dessiné en 3D - permettant de faire intuitivement ralentir les automobilistes - ou un cendrier - agrémenté d’une question où l’on répond en déposant son mégot - sont autant de « coups de pouces » comportementaux, établissant de surcroît une connivence avec le public.

L’enjeu est d’utiliser le nudge pour faire descendre la concertation dans la rue, tout en adoptant le ton qui rendra la participation accessible. Le travail de l’artiste américaine Candy Chang est ici particulièrement inspirant ; celle-ci emploie l’espace urbain pour permettre au public de s’exprimer. Son œuvre la plus percutante reste sans doute les « talking walls ». Tableaux noirs où figurent une question à laquelle les passants répondent en utilisant les craies laissées à disposition, les « talkings walls » permettent à la fois de recontextualiser un projet dans son environnement et de susciter l’intérêt.

Si elle apprend à utiliser l’espace urbain, la vie démocratique, en revanche, a déjà commencé à opérer sa transition numérique au travers de la Civic Tech, qui permet la participation politique par le biais de technologies numériques. De très nombreuses collectivités ont déjà intégré la Civic Tech dans leurs usages – notamment par la création de plateformes participatives ; d’autres nouvelles pistes peuvent encore être explorées. Ainsi, pourquoi ne pas faire de la concertation un jeu ? C’est l’idée des simulateurs d’aménagement, qui permettent aux citoyens de proposer leur vision en respectant les contraintes mentionnées dans le cahier des charges et de retranscrire intuitivement leurs idées. C’est également une opportunité pour penser et développer de nouveaux outils innovants ; la start-up Service Lab a ainsi imaginé une « Carte des observations » qui géolocalise les sujets émergents autour d’une thématique de concertation.

Prudence tout de même : plusieurs alertes ont été lancées face à la concentration de la vie démocratique sur les plateformes numériques. En effet, si la Civic Tech permet de renouveler la participation citoyenne et l’engagement politique, ses usagers ne sont pas nécessairement représentatifs des publics participants. De plus, l’accès inégal au numérique et les enjeux de protection des données – concernant notamment des outils recueillant de nombreuses données sensibles – doivent être intégrés. Il reste donc impératif de maintenir des canaux alternatifs d’expression citoyenne.

Les équipes de Transamo ont à cœur d’aller au plus loin dans les expériences de concertation. Ainsi nous travaillons aujourd’hui à la concrétisation de ces innovations, notamment dans le cadre des prochaines actions de dialogue de la nouvelle ligne de tramway de Tours Métropole Val de Loire ainsi que celles du réseau cyclable structurant de Le Mans Métropole.

Bénédicte Ciekanski,
Responsable Communication Projets

Brèves



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