correspondances*

MAI 2020
*LA NEWSLETTER DE TRANSAMO #12

édito


VINCENT CORDONNIER
DIRECTEUR GÉNÉRAL


En ces temps inédits, nous avons plus que jamais besoin de correspondre. Pour maintenir les liens par tous les moyens au sein de nos réseaux et de nos communautés professionnelles, mais aussi pour nous informer respectivement et mieux comprendre, faire appel aux ressources de notre intelligence collective pour nous adapter en temps réel à l’imprévisible et préparer l’avenir.

Nous pouvons en être fiers : dans la tourmente, notre secteur d’activité maintient le cap. Malgré le confinement, les collectivités ont massivement opté pour la poursuite des études et projets en cours, pour préparer l’avenir et soutenir l’activité économique.

Ensemble, nous avons su adapter étonnamment vite nos méthodes et outils au fonctionnement en télétravail généralisé. La digitalisation était une tendance forte, c’est devenu pour nous tous une réalité très concrète. Il ne s’agit pas que de téléconférences, mais aussi de nouveaux circuits et méthodes de validation pour permettre à l’ensemble de la machine de continuer à tourner.

Aux coté de nos clients, nous avons su gérer, contractuellement et opérationnellement, les difficultés et réactions souvent chaotiques des entreprises et partenaires au rythme des événements et des annonces de l’Etat, pour que très vite nous puissions engager la relance des chantiers. Grâce aux efforts de tous, c’est d’ores et déjà une réussite, avec un objectif crédible de reprise totale en juin. Si le report des élections municipales a également rendu les arbitrages plus complexes, là aussi, nous avons pu, jusqu’à présent, trouver les chemins avec la plupart des collectivités pour poursuivre les opérations.

Nous ne sommes pas au bout du tunnel, la crise économique va nous impacter durablement et de nombreuses questions pèsent sur l’avenir de nos projets, leur financement, leur priorisation…

Mais en même temps, tout cela bouscule nos certitudes et ouvre de nouveaux horizons. La crise a notamment démontré notre capacité à changer nos usages plus vite que nous ne le pensions face à l’urgence, aujourd’hui sanitaire et économique mais demain peut-être aussi climatique et environnementale. La mobilité et l’organisation des villes et des territoires sont au cœur des réflexions sur l’ « après ». A notre échelle, de nouveaux champs d’investigation passionnants s’ouvrent pour qu’ensemble - experts, ingénieurs, urbanistes et économistes, décideurs politiques et collectivités…- nous commencions à inventer et construire de nouvelles solutions.

La Mobilité au service du développement et de l’attractivité du territoire,
Tram de Tours, acte 2


Le 19 février 2020, le Syndicat des Mobilités de Touraine (SMT) a notifié au groupement Transamo-la Set le marché de mandat de maîtrise d’ouvrage pour la réalisation de la deuxième ligne de tramway, l’extension de la première ligne et du BHNS de l’agglomération tourangelle.

Tours et le tram, une longue histoire
C’est dans les années 1970 que Tours envisage un retour du tram dans sa ville. Mais il faudra attendre 2007 pour que le projet soit lancé, et 2009 pour que le tracé définitif soit rendu public. Objectif de ce premier projet, remplacer l'ancienne ligne de bus 1 A/B régulièrement saturée. Pour mettre en œuvre la nouvelle infrastructure, Transamo créé alors le groupement CitéTram avec la SET, Société d’Equipement de la Touraine. La mission est large : coordonner et piloter le projet, suivre les études, les procédures administratives, les acquisitions foncières, le planning du chantier, la communication opérationnelle et …veiller au respect du budget.

Ligne A, une forte ambition
J’ai pris la direction de CitéTram avec une ambition partagée par les différents membres de l’équipe : au-delà de simplement développer un réseau de transport en site propre, il s’agissait de doter ce nouvel équipement d’une vraie personnalité avec une identité spécifique. L’objectif de la collectivité était de faire de la ligne A un élément-clé du paysage tourangeau. L’agence RCP Design Global, lauréate d’un appel d’offres de missions de « concepteur-designer », a proposé le concept : « l’objet de transport traversant l’agglomération du nord au sud sera conçu comme un objet de design bâti autour de la thématique de « quatrième paysage » ». Le tramway qui « reflète la ville »  sera ce quatrième paysage (les trois premiers étant la Loire, les jardins et le patrimoine bâti).

Un tramway qui reflète la ville
Durant les 3 années de travaux, les tourangeaux ont pu suivre de près l'évolution du chantier en se rendant dans les points "Info Tram" ou à la Maison du Tramway. En même temps, des « trambassadeurs » assuraient une présence sur le terrain. Prudents au début, les habitants ont vite compris l’intérêt du projet : aujourd’hui ils sont convaincus de la pertinence des choix effectués.

La ligne A en quelques chiffres : 15 km de ligne dont 1,9 km en alimentation par le sol (APS), 400 000 m² d’aménagements urbains, 21 rames de tramway, construction d’un nouveau centre de maintenance, remplacement complet de la billettique et du SAEIV Radio.

Ligne 2, sur la lancée
Le succès rencontré par la ligne A, inaugurée en 2013, (60 000 voyageurs transportés chaque jour) a conforté Tours Métropole Val de Loire dans sa décision de poursuivre le développement des projets structurants de mobilité et de lancer une nouvelle opération. Cette future ligne 2 dont la mise en service est programmée pour 2025, reprendra en partie l'itinéraire du BHNS 2 Tempo, aujourd'hui proche de la saturation. Après une concertation publique organisée au printemps 2018, le tracé a été définitivement arrêté ; et le 19 février dernier, le Syndicat des Mobilités de Touraine (SMT) a notifié au groupement Transamo-la Set le marché de mandat de maîtrise d’ouvrage, non seulement pour la réalisation de la ligne 2, mais aussi pour l’extension de la ligne A ainsi que celle du BHNS 2 Tempo. Le SMT a renouvelé sa confiance au groupement Transamo- La Set pour porter cette opération. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, nous nous entourons de collaborateurs qui ont participé à la première aventure tourangelle.

Projet de 400 Millions d’euros HT, conçu pour desservir différents quartiers à forte densité ainsi que de multiples pôles d’activités et de vie de la Riche à Chambray-les-Tours (hôpitaux Trousseau et Bretonneau, équipements scolaires et étudiants, sites sportifs et culturels,…), la nouvelle ligne de 16 km sera connectée au périphérique à l’est et à l’ouest. L’extension de la ligne a pour but se connecter à l’aéroport Val de Loire.
Convaincue de l’impact de l’identité de la ligne A, sur son succès et sur l’image de la ville, la collectivité se conforte dans l’idée d’une continuité.

Les travaux débuteront en 2022, pour une mise en service prévue au plus tard le 30 août 2025. Mais la métropole n’en reste pas là et souhaite -dès l'an prochain- lancer des études préliminaires à la construction d’une troisième ligne. Comme l’explique Frédéric Augis, vice-président délégué aux mobilités dans la métropole, « on a bien vu qu'il fallait avoir une grande ambition pour cette métropole en termes de mobilité, donc on a décidé de lancer cette étude de troisième ligne plus tôt que prévu ».

Jean-Luc Paroissien,
Directeur de la Maîtrise d’Ouvrage chez Transamo

L’œil de …

Jean Viard


Sociologue, directeur de recherche CNRS au CEVIPOF (Centre d'étude de la vie politique française), spécialisé dans les temps sociaux, la mobilité, la politique des territoires.

Dernier livre publié : Le sacre de la terre, éditions de l’Aube, janvier 2020

La crise sanitaire - dite du Covid-19 - remet en cause un certain nombre de certitudes, d’acquis, d’habitudes. Le confinement amène chacun à se poser des questions sur nos modèles de vie. Observateur avisé de nos sociétés, Jean Viard nous livre ses réflexions sur l’évolution du quotidien, du travail, de la mobilité.

A votre avis, que va changer la crise sanitaire dans les comportements de nos compatriotes en matière de vie sociale, de travail, de mobilité ?

Beaucoup. Nous avons basculé dans la civilisation numérique comme après 1945 nous avions basculé dans la civilisation du pétrole. Ce qui veut dire que le lien premier, pour le travail, le loisir, l’amitié, la culture ou l’éducation, est devenu numérique. Partout le lien physique, qui reste essentiel, devient un complément à protéger certes, mais second. Cela va dessiner, comme après chaque pandémie, des villes bouleversées, un territoire neuf, des mobilités redéfinies…Cela veut dire aussi que les GAFAM ont pris la place dominante hier dévolu aux pétroliers. Et dans ce type de bouleversement, les signaux faibles de hier s’accentuent et d’autres naissent.
Or hier la majorité des Parisiens ou des habitants des métropoles déclaraient vouloir vivre à la campagne, ou dans une plus petite métropole mais pas trop loin de la métropole-centre – lieu de travail, de richesse, d’éducation, de culture, de rencontre... « Plus rien ne sera comme avant », entend-on dire en boucle, mais déjà plus rien n’était avant comme avant ! Juste avant le confinement, chacun parcourait près de 50 km par jour pour ses activités familiales, sociales ou son travail, contre seulement 5 km en 1950. 50 % des Français ne vivaient plus dans leurs départements de naissance. 60 % des Français vivaient dans une maison avec jardin… Le vieux monde sédentaire était devenu mobile, les plus pauvres étant souvent liés au plus lointain, ou à la périphérie des cités, les plus aisés se reproduisant sur place dans le cœur des métropoles ou dans des cités voisines très sélectives – pensons Neuilly, Aix-en-Provence, Villeneuve-lès-Avignon…. La culture de la mobilité a changé notre rapport au territoire. Elle est la source de nouvelles inégalités, favorisant des quartiers ou des communes de plus en plus homogènes socialement : pendant cette crise, la Seine-Saint-Denis a assumé les petits métiers de la ville – avec ses risques sanitaires – quand Paris (pour 52 %) et les Hauts-de-Seine télé-travaillaient. La plupart des salariés de l’industrie étant eux en chômage partiel dans leurs maisons hors des métropoles, peu loin de leurs usines installées aujourd’hui le plus souvent dans les campagnes.
Chacun va tirer des réflexions de cette expérience. Les uns sur leurs maigres revenus malgré leur utilité. Les autres sur la possibilité de télétravailler une partie de leur temps et de vivre plus loin des métropoles, dans des communes à images positives, culturelles et touristiques. Les salariés du monde industrieux vont se battre avec un chômage fort pour garder leurs emplois. Chacun son futur combat.

Les campagnes vont-elles réellement se repeupler ?

Paris a perdu 59 000 habitants depuis 2011 ; parmi ces derniers, tous ne partent pas s’installer dans des villages isolés, mais nombreux sont ceux qui sont prêts à faire davantage de km au quotidien pour vivre dans un cadre qui leur convient. Et la généralisation du télétravail devrait développer cet appétit de sociabilité et de nature. La nouvelle souplesse des emplois du temps favorise de nouvelles formes d’utilisation des territoires et des moyens de déplacement. D’une façon générale, nous devenons moins sensibles aux distances mais plus sensibles à la durée des trajets. Fait intéressant, la ville perd des habitants mais gagne des « usagers » – travailleurs, étudiants, consommateurs, touristes. Des usagers qui ont besoin de services, de commerces et de moyens de transport pour se déplacer. Paris est un carrefour qui se dépeuple mais ses usages de carrefour augmentent, d’où des tensions de plus en plus vives entre l’habitant, souvent piétons et cyclistes, et les dizaines de millions d’usagers venus du monde entier. A terme, une alliance peu se nouer entre habitants et touristes au détriment des usages économiques, éducatifs et culturels de la cité. Le modèle Saint-Tropez s’oppose ici au modèle New York.

Justement, qu’en sera-t-il des transports en commun de « l’après » ?

Cela s’annonce très compliqué, en particulier pour le ferroviaire et le souterrain. Il va vite s’avérer impossible de transporter le même nombre de voyageurs qu’auparavant en respectant les consignes sanitaires. La promiscuité ne va pas disparaître comme par miracle. Or on le sait, l’épidémie se transmet aussi via les rames et les wagons. Le covoiturage ne sera pas non plus la solution : en revanche tramways et bus ont une carte à jouer, surtout lorsqu’ils offrent la possibilité de compléter les trajets avec du vélo ou de la marche à pied. Ce qui va sans doute conduire à multiplier les pistes cyclables, et à élargir les trottoirs. Mais paradoxalement le grand vainqueur sera l’automobile qui permet de circuler dans un cocon, sans être exposé au risque de contamination ; au détriment, malheureusement, de l’environnement. A moins qu’un discours autoritaire oblige à ne rouler en ville qu’à bord de minivoitures électriques, ou d’ex-voitures thermiques transformées en électrique. Des choix cornéliens vont se poser aux maires des grandes agglomérations : faudra-t-il par exemple à Paris, ré-ouvrir les voies sur berges à la circulation automobile ? Prévoir d’immenses parkings de désengorgement aux portes de la cité ? Imposer des horaires différenciés aux employés, aux travailleurs, aux étudiants ? Les autorités, soumises à la pression du public, vont être prises en tenailles entre la nécessité de poursuivre la lutte contre la pollution et l’obligation de proposer des modes de déplacement sûrs. Quadrature du cercle.

Cela ne risque-t-il pas de remettre l’engagement écologique à plus tard ?

Avec le confinement, les Français se sont rendu compte de l’impact de leurs activités sur la nature ; les longues journées débarrassées des temps de transport et des interactions sociales leur ont permis de réfléchir et parfois de changer de point de vue. Ils se sont aussi aperçus de l’importance du silence, ce silence qui n’apparaît jamais dans les indices mesurant la qualité de vie. Ils se sont posé des questions sur l’utilité d’un certain nombre de déplacements, militant pour l’avènement d’une mobilité raisonnée, associant réduction des nuisances et sérénité des usages… Mais on connaît tous la théorie des dominos : difficile de modifier un paramètre sans faire bouger tous les autres. Sommes-nous capables d’embrasser l’ensemble des sujets – travail, vie familiale, relations sociales, déplacements, loisirs – et de sortir des silos pour envisager une « nouvelle » société digne de ce nom ? Au niveau local sans doute, au niveau sectoriel aussi : la façon dont les hôpitaux se sont réorganisés pour lutter contre la pandémie sans attendre de recevoir des ordres d’en « haut » le montre. Mais au niveau national, j’en doute…

Beaucoup de choses sont à réinventer, vous pensez ?

Mais elles se réinventent toutes seules : on se dirige vers une vraie société du numérique. La crise nous a montré qu’on savait tenir des réunions à distance ; qu’on pouvait créer des émissions de télévision sans bouger, et même organiser des concerts avec des musiciens éparpillés un peu partout dans le monde. Ce qu’on pressentait fonctionne. Il « suffit » de le faire accepter par tous ; changer les mentalités des managers et des dirigeants, leur faire comprendre que la société de verticalité devient une société d’horizontalité, avec à la clé une modification des modes de pensée, des façons de travailler, des manières de se déplacer. Le lieu de travail devient multiple (au bureau un ou deux jours par semaine, dans un espace de coworking et chez soi le reste du temps, avec quelques déplacements programmés). La hiérarchie des métiers évolue avec le constat que ce sont de multiples « petits boulots » qui font marcher le quotidien… et que nombre de cols blancs ne servent à rien. La remise en question est là. Sera-t-elle suivie, passé le retour « à la normale » ? Difficile de l’anticiper : nous n’avons pas de modèles sur lesquels nous appuyer. A chacun de nous de réfléchir, organiser, réinventer des règles du vivre ensemble.

Cette crise, on le voit, est un défi pour les régimes libéraux. La démocratie est-elle la mieux armée pour la résoudre ?

En ces temps troublés, la part de citoyenneté de chacun d’entre nous reprend le dessus : on nous demande de faire des choses, on les fait. Le citoyen qui sommeille en nous se réveille. La guerre contre le virus nous oblige à obéir. On l’a vu avec l’obligation de rester chez nous, on va le voir avec la réouverture chaotique des écoles ou avec l’obligation de porter le masque dans les transports. Pas le cœur à discuter, à condition de comprendre les ordres donnés, ce qui n’est pas toujours le cas : pourquoi empêcher les gens de marcher sur une plage immense, alors qu’on les laisse s’entasser sur les quais d’une gare ? Pourquoi les néo-nomades, éduqués, cultivés, à l’aise financièrement, pourraient-ils se déplacer en voiture alors que les autres, les sédentaires, resteraient rivés au pied de leurs cités défavorisées avant de prendre des RER bondés ? La capacité à pouvoir se déplacer, la qualité des infrastructures de mobilité, cristallisent les tensions et peuvent vite devenir le lieu de l’affrontement social. Dans une culture de l’extrême mobilité, les transports sont au cœur d’une fracture entre privilégiés et laissés-pour-compte ; mais ils peuvent aussi, a contrario, réunir les gens, désenclaver les quartiers, devenir un vecteur de fierté partagée comme à Bordeaux ou à Tours. L’imaginaire de la société mobile redéfinit nos modes de vie tout comme nos valeurs. A nous d’en prendre acte et de refuser de nous laisser imposer des choix ne prenant pas en compte l’évolution « réelle » des choses.


exemple à suivre


Adapter le chantier du Tram 9
aux nouvelles règles sanitaires


Dans le contexte exceptionnel de la pandémie du Coronavirus, les mesures prises par le gouvernement mi-mars ont complètement remis en question l’organisation des chantiers. Ils ont dû être immédiatement arrêtés pour permettre aux entreprises du BTP de s’adapter et éviter ainsi tout risque de contaminations et d’accidents pour les équipes sur site.

Le chantier du Tram 9 entre Paris et Orly, dont Transamo assure la maîtrise d’ouvrage pour le compte d’Ile-de-France Mobilités, ne fait pas exception et a été arrêté le 17 mars, alors qu’il mobilisait plus de 500 personnes sur les 10 km de la ligne et le site de l’atelier-garage.

Afin de préparer finement la reprise des chantiers, nous avons demandé au CSPS du projet (Coordonnateur Sécurité et Protection de la Santé) d’actualiser le Plan Général de Coordination du projet (PGC), qui a été adressé aux maîtres d’œuvre et aux entreprises de travaux. Ce document a été établi, sur la base des préconisations de l’OPPBTP, du Ministère du travail, et de l’INRS, qui se sont appuyés sur des propositions des entreprises de travaux elles-mêmes. Au-delà de la réflexion sur l’organisation des tâches du chantier pour respecter les clauses sanitaires, un travail très important sur l’utilisation des bases vie (accueil, repas, vestiaires, etc.) a été réalisé par les entreprises en tenant compte des modes de transport des salariés.

En parallèle, nous avons demandé aux deux maîtres d’œuvre (ligne et atelier-garage) de travailler avec les entreprises pour identifier les activités dont une reprise pouvait être envisagée dans le respect des règles sanitaires applicables, et établir un «plan de reprise d’activité ou de continuité d’activité ».

Sur la base de ces éléments, en accord avec Ile-de-France Mobilités, et en relation permanente avec les collectivités, le chantier a ainsi pu reprendre progressivement à partir du 20 avril via une phase test. L’objectif de cette reprise partielle est de tester la mise en pratique des dispositions du guide OPPBTP sur des tâches de travaux simples sans co-activité. Bien entendu, avant toute reprise de chantier, une réunion de validation avec le référent COVID de l’entreprise concernée se tient sur site en présence du CSPS, du maître d’œuvre et de Transamo.

Concrètement, les mesures prises concernent la désignation d’un référent COVID par chaque entreprise, la limitation du nombre d’intervenant sur le chantier pour faciliter la distanciation (apprentis, stagiaires et alternants mineurs ne peuvent être présents), la vérification préalable de la bonne santé des intervenants, la fourniture des matériels et équipements nécessaires pour le respect des gestes barrières (comme l’accès à des points d’eau pour le lavage des mains ou l’attribution individuelle de l’outillage), l’aménagement des bases vies et bungalows (marquage des distances, remaniement des plans de circulation), etc.

La reprise du chantier depuis le 20 avril reste très progressive et très localisée au niveau de la ligne (poursuite de la pose des rails) et à l’atelier-garage (travaux du bâtiment, arrivée d’une nouvelle rame, reprise des essais du matériel roulant), en évitant tant que possible les tâches les plus bruyantes (opération de démolition lourde ou circulation importante de camions).

Début mai, près de 80 personnes travaillent sur l’ensemble du chantier. L’augmentation des effectifs se fera progressivement, avec une attention particulière portées aux zones où de la co-activité sera identifiée, pour arriver à un mode nominal, en cohérence avec les dispositions sanitaires courant juin. Un point sera fait fin mai avec toutes les entreprises pour partager et améliorer si nécessaires les dispositions qui ont été prises.

Eric Boulanger, Directeur d’Opération Délégué Tram 9,
Mandataire d’Île-de-France Mobilités

ça vous intéresse


Marchés publics et Coronavirus, aider les entreprises
à passer le cap

La pandémie du Covid-19 et les mesures de confinement adoptées dans notre pays bouleversent l'exécution des contrats publics.


Des textes ont été publiés en urgence, parmi lesquels l’ordonnance no 2020-319 qui adapte le droit de la commande publique. Que faut-il en retenir ? L’objectif de l’ordonnance est de faciliter la tâche des personnes publiques dans l’organisation de la passation des procédures en cours, d’aider la trésorerie des entreprises pour parer à l’urgence, puis de les aider dans l’exécution concrète des contrats et même de permettre à certaines de reconfigurer l’économie générale de leurs obligations contractuelles.

Prolongation des contrats et des délais de passation
Les contrats arrivant à terme peuvent être prolongés par avenant s’il n’est pas possible d’organiser de nouvelles mises en concurrence. Cette prolongation peut concerner également les accords-cadres. Dans ce cas, la prolongation peut aller au-delà de la durée de 4 ans définie dans le code de la commande publique.
Concernant les contrats en cours de passation, il est précisé que « sauf lorsque les prestations ne peuvent souffrir d’aucun retard, les délais de réception des candidatures et des offres dans les procédures en cours sont prolongés d’une durée suffisante, fixée par l’autorité contractante, pour permettre aux opérateurs économiques de présenter leur candidature ou de soumissionner. ». Cette prolongation des délais concerne tous les contrats, exception faite de ceux dont la passation ne peut souffrir d’aucun retard. Le délai doit être par ailleurs suffisant afin de permettre aux candidats de pouvoir déposer leur offre (ou leur candidature) dans des conditions optimales. Les modalités de mise en concurrence peuvent également être aménagées en cours de procédure dans le respect du principe d’égalité de traitement des candidats.

Préservation de la trésorerie des entreprises
Le taux des avances peut être porté à un montant supérieur à 60 % du montant du marché ou du bon de commande. Par ailleurs, la constitution d’une garantie à première demande peut ne pas être exigée.
Mais surtout, lorsque l'acheteur est conduit à suspendre un marché à prix forfaitaire dont l'exécution est en cours, il procède sans délai au règlement du marché selon les modalités et pour les montants prévus par le contrat.
A l'issue de la suspension, un avenant détermine les modifications du contrat éventuellement nécessaires, sa reprise à l'identique ou sa résiliation ainsi que les sommes dues au titulaire ou, le cas échéant, les sommes dues par ce dernier à l'acheteur.
L’ordonnance organise ainsi une exception au principe de la rémunération des marchés publics au fur et à mesure de leur exécution. Une entreprise au marché suspendu et qui peut recevoir des paiements réguliers comme prévu initialement dans le contrat, peut se retrouver à un moment à devoir de l’argent à la personne publique.

Aider les entreprises dans l’exécution concrète des contrats
En cas de difficultés d’exécution, lorsque les délais prévus par le contrat ou d’autres obligations ne peuvent pas être respectés, le titulaire, avant l’expiration du contrat, doit faire une demande. Dans ce cas, le contrat est prolongé d’une durée équivalente, au moins, à celle de la crise sanitaire augmentée de deux mois. D’autres mesures sont adoptées en cas de difficultés d’exécution des contrats résultant de la crise sanitaire, lorsque le titulaire est dans l’impossibilité d’exécuter tout ou partie de son contrat : pas de sanction à l’égard des titulaires telles que les pénalités ou d’autres sanctions, pas d’engagement de leur responsabilité contractuelle, possibilité de conclure un marché de substitution avec un tiers pour des prestations qui ne peuvent souffrir d’aucun retard et nonobstant toute cause d’exclusivité, mais en aucun cas aux frais et risques du titulaire du marché initial, indemnisation du titulaire des dépenses déjà engagées en cas d’annulation d’un bon de commande ou de résiliation du marché.

Un assouplissement des conditions d’application de la théorie de l’imprévision pour les concessions
Lorsque, sans que la concession soit suspendue, le concédant est conduit à modifier significativement les modalités d’exécution prévues au contrat, le concessionnaire a droit à une indemnité destinée à compenser le surcoût qui résulte de l’exécution, même partielle, du service ou des travaux, lorsque la poursuite de l’exécution de la concession impose la mise en œuvre de moyens supplémentaires qui n’étaient pas prévus au contrat initial et qui représenteraient une charge manifestement excessive au regard de sa situation financière. Il s’agit là d’un assouplissement des conditions d’application de la théorie de l’imprévision

Cécile Pavageau
Directrice juridique de Transamo


C’est déjà demain

Le 11 février 2020, le Préfet de Meurthe et Moselle a signé l’arrêté déclarant d’utilité publique le projet du Nouveau Tramway du Grand Nancy.

Avec un tracé de 14,9 km, soit une fois et demi plus long que le TVR qu’il va remplacer, ce Nouveau Tramway du Grand Nancy reliera l’agglomération d’est en ouest. Il est le fruit d’un long processus itératif entre études et concertation avec le public, qui a permis d’en maximiser les bénéfices.


Fin 2017, le projet soumis à la concertation préalable comprenait un tracé de base de 8 km en tramway fer, 3 options, et la montée à Brabois en Bus à Haut Niveau de Service (BHNS), pour un montant total de 250 millions  d’euros hors taxe. Des variantes en tramway sur fer étaient également présentées pour la montée à Brabois selon différents itinéraires (avenue du Général Leclerc ou Jardin Botanique).

En mai 2018, la délibération de la Métropole relative au bilan de la concertation acte le principe d’une montée à Brabois sans rupture de charge, avec un tramway fer, et prévoit la mise en place d’un comité de suivi pour trouver la meilleure solution pour monter le tramway sur le plateau.

C’est donc sur cette base que notre groupement beTRAM, Transamo-Artelia, a repris de juin à septembre 2018 les études préalables, y compris sur Brabois, et a élaboré le dossier de Déclaration d’Utilité Publique (DUP), avec l’objectif d’obtenir la DUP avant les élections municipales de 2020.

En décembre 2018, les élus métropolitains ont validé le dossier et engagé la procédure d’enquête préalable à la DUP sur la base d’un projet du « Nouveau Tramway du Grand Nancy » d’un montant de 412 millions d’euros hors taxe, qui comprenait désormais 14,9 km de plateforme, 27 stations voyageurs, des aménagements cyclables parallèles au corridor du tramway sur 95% du tracé et des rames de tramway d’environ 40m de long, d’une capacité de 300 personnes, permettant ainsi de transporter plus de 65 000 voyageurs par jour.

L’enquête publique s’est tenue en septembre 2019, avec une participation record comme en témoignent les 1497 contributions recueillies via les registres papiers ou dématérialisés, ainsi que lors des permanences des commissaires enquêteurs.
Une fois encore, la concertation publique a joué son rôle en faisant évoluer le projet, et, en décembre 2019, les élus ont déclaré le projet d’intérêt général en intégrant les améliorations demandées par la commission d’enquête et en s’engageant à poursuivre la concertation sur le projet.

Toutes ces itérations entre études et concertation publique ont finalement permis d’obtenir en février 2020 la signature de l’arrêté de DUP par le Préfet.
Même si les études d’Avant-Projet en cours permettront d’affiner toutes les caractéristiques techniques de ce projet, le Nouveau Tramway du Grand Nancy se distingue déjà par le nombre de carrefours rencontrés, le linéaire de site partagé (permettant de gérer les accès riverains dans des rues peu larges) et la pente de 7 à 8% sur plus de 500 mètres pour la montée à Brabois !

beTRAM, qui accompagne depuis 2 ans la Métropole du Grand Nancy en qualité de  maître d’ouvrage délégué, et après avoir réalisé les études préliminaires du projet qui ont permis d’obtenir cette DUP, poursuit sa mission avec le suivi des études de conception ainsi que la phase réalisation jusqu’à la mise en service commercial du projet.

Alice GOIEZ, Directrice de Projet,
mandataire de la Métropole du Grand Nancy pour le projet de tramway.

En bref



Transamo accompagne NOUVELLE-AQUITAINE MOBILITés
dans son projet MaaS

Depuis début février 2020, Transamo, associé au cabinet PMP, accompagne le syndicat mixte Nouvelle Aquitaine Mobilités afin de construire la feuille de route partenariale du « MaaS » (Mobility as a Service) en :
• élaborant la feuille de route servicielle pour un parcours voyageur sans couture ;
• structurant  l’architecture système cible centrée sur le client voyageur, et répondant aux enjeux serviciels ;
• définissant le cadre de la gouvernance et l’organisation nécessaire des partenaires de Nouvelle Aquitaine Mobilités ;
• définissant le calendrier prévisionnel de mise en œuvre des systèmes et services.
La mission sera terminée avant l’été afin de permettre à Nouvelle Aquitaine Mobilités de poursuivre pleinement la grande aventure du MaaS.


Transamo aux côtés d’Agadir Mobilité

Avec un million d’habitants, le Grand Agadir est la station balnéaire la plus importante du Maroc.

La ville s’est engagée dans un programme de hiérarchisation du réseau de transport en commun conformément aux objectifs de la stratégie nationale des déplacements urbains. Depuis 2019, elle est passée dans la phase opérationnelle de la réalisation de la première ligne de BHNS d’une longueur d’environ 15,5 km.
Il s’agit du premier projet de TCSP pour une agglomération de cette taille dans le Royaume et la Région qui nécessite une forte mobilisation de la Maîtrise d’Ouvrage dans le domaine des déplacements et des transports.

Transamo est fière d’accompagner Agadir Mobilité depuis la fin de l’année 2019 pour le pilotage de ce projet qui sera mis en service en 2023.