correspondances*

JUILLET 2019
*LA NEWSLETTER DE TRANSAMO #10

édito


VINCENT CORDONNIER
DIRECTEUR GÉNÉRAL


La transition énergétique est en marche,
du moins chez nous.


Nous sommes tout particulièrement fiers d’avoir assisté Amiens Métropole dans la mise en service des premières lignes de BHNS 100% électriques en France. Mais également d’accompagner sans cesse les nouveaux projets des collectivités ou de Transdev qui s’impose aujourd’hui comme le premier opérateur de bus électriques en Europe avec une flotte impressionnante de plus de 100 véhicules en exploitation aux Pays-Bas. Le mois dernier, les véhicules électriques et hydrogènes captaient toutes les attentions au salon de l’UITP où ils rivalisaient avec le Maas et autres innovations digitales.
Pourtant, la transition énergétique constitue désormais un enjeu majeur de clivage géopolitique, avec l'affirmation croissante d'un bloc climatosceptique. A l'opposé, le résultat des dernières élections européennes laisse penser que ce sera le débat des municipales à venir, dont l’issue déterminera la feuille de route des futurs projets de mobilités, ou l’avenir de ceux déjà engagés.
Nous pouvons y voir une sorte de pari de Pascal : il est possible que personne ne puisse prouver indiscutablement que l’Homme a un impact significatif sur le réchauffement climatique. Mais il ne coûte rien d’y croire et d’adopter des comportements nouveaux susceptibles de limiter a minima les dégâts sur notre cadre de vie. La transition énergétique nous offre un horizon, nous pousse à innover, à changer collectivement nos modes de vie. Quelles qu’en soient les raisons, le défi est formidablement excitant et nous avons fait le choix d’y croire et d’en être les acteurs.

Bon été.

Transamo
au cœur de Sydney


En octobre 2014 le suspens était levé : le consortium "Connecting Sydney" (qui s’appellera plus tard Altrac) réunissant notamment Transdev et Alstom, était retenu pour assurer la construction et l'exploitation de la deuxième ligne de tramway de Sydney, dite « CBD and South East Light Rail ». Le contrat de Partenariat Public Privé (PPP) liant le ministère des Transports de Nouvelle-Galles du Sud et le consortium se montait à 1,4 milliard d’euros. Il comprenait la construction de la ligne, la fourniture des tramways et des équipements ainsi que l’exploitation et la maintenance par Transdev, pour une durée de 19 ans.

Au coeur de Sydney
Faisant partie de l’aventure aux côtés de Transdev, nous avons accompagné l’évolution du projet sur différents plans (revue du design et des spécifications, exploitation, sécurité, fiabilité des systèmes, recrutement des conducteurs et des contrôleurs, mise en place des outils de l’exploitant...) ; l’équipe de mobilisation dont Transamo fait partie a vécu les hauts et les bas, les difficultés et les satisfactions... Mettre en service une ligne de tramway dans le centre d’une capitale économique comme Sydney n’est pas un long fleuve tranquille. Les opérations se sont avérées complexes et plus longues que prévu, mais aujourd’hui nous touchons au but : les premiers essais « en vrai » du réseau ont débuté en Avril 2018 et les premières sessions de formation des conducteur, le 8 Mai. La mise en service de la première branche est quant à elle programmée pour la fin de cette année 2019. Longue de 12 kilomètres, la nouvelle ligne devrait aider à fluidifier le trafic en supprimant, sur son tracé, la circulation de quelques 60 bus par heure ! Elle incitera sans doute aussi les habitants à laisser leurs voitures au parking, c’est en tout cas ce qu’espèrent les autorités locales. 30 rames Citadis X05 de 67m de long fabriquées par Alstom, traverseront donc bientôt le quartier d’affaires de Sydney. L’exploitation en unités multiples (un format inhabituel pour nos agglomérations mais que l'on retrouve dans d’autres réseaux comme ceux de Casablanca ou Rabat) offrira une capacité d'emport de 6,750 voyageurs par heure et par sens, un chiffre impressionnant !

Des rames de 67 m de long
Provenant de La Rochelle, les 6 premières rames ont permis au consortium de débuter les essais ; les rames suivantes permettent notamment la réalisation des formations conducteurs. Le parc sera complété progressivement afin que le réseau soit complètement opérationnel en mars 2020, pour l’ouverture de la 2ème branche. Outre la conception, la livraison et la mise en service des rames, Alstom est en charge de l’alimentation électrique, des systèmes de récupération d'énergie HESOP, des équipements de dépôt et de la signalisation ; à noter que plus de 2 km de lignes (sur Georges Street, une des artères principales de Sydney) bénéficie de la technologie APS qui permet de s'affranchir des lignes aériennes et des caténaires. Transdev et ses sous-traitants (dont Alstom) assureront aussi la maintenance de l’ensemble du réseau, ce qui dans le contexte local n’est pas une sinécure : chaleur caniculaire, rayonnement solaire puissant, fortes pluies mettent à mal les machines et les hommes… Travaillant depuis des bungalows installés au plus proche des équipes, nous pouvons en témoigner, les aléas climatiques sont bien réels…

D’autres projets dans l’hémisphère sud
Avec cette nouvelle ligne, Transdev renforce son positionnement d’opérateur multimodal à Sydney. La société est partenaire du gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud depuis près de 20 ans avec des services de bus, autocars, ferries et transport à la demande pour plus 48 millions de passagers annuels. Nous sommes heureux de joindre nos expertises aux siennes ; nous accompagnerons d’ailleurs Transdev sur d’autres projets locaux. Nous travaillons par exemple sur la future 3ème ligne -Parramatta- qui desservira l'ouest de Sydney ; une première phase de 12 km de long, dont 4 km fonctionnant sur batteries, sans caténaire, devrait être opérationnelle en 2023. Cet engagement traduit notre volonté de continuer à développer nos activités dans l’hémisphère sud, pas seulement dans l’univers des tramways, mais pourquoi pas dans celui des bus ou d’autres concepts de mobilité.

Yohan Touzard et Clement Guibert
Transamo Australasia

exemple à suivre


Mettre en service des transports exploitables et maintenables,
une évidence ?


Avec une quinzaine de lignes de TCSP inaugurées depuis la création de Transamo, nous vivons chaque mise en service avec une grande fierté, comme l’aboutissement d’un projet qui aura généralement duré entre 5 et 10 ans.
Ce n’est pourtant que le début de l’aventure : l’efficacité du système de transport et la qualité du service offert aux voyageurs, sur la durée, restent bien la finalité de toutes nos interventions.

L’atteinte des objectifs de performance d’une nouvelle infrastructure est un véritable défi pour une Autorité Organisatrice des Mobilités, d’autant plus lorsqu’elle n’a pas encore d’exploitant désigné pour l’accompagner pendant les phases de conception et de réalisation de son projet.
C’est pourquoi de nombreuses collectivités font appel à notre expertise pour garantir l’exploitabilité et la maintenabilité de leurs projets de mobilité. Il s’agit d’apporter un second regard d’exploitant/mainteneur sur les études de conception pour vérifier la cohérence globale du système de transport et confirmer que les solutions proposées par les maîtres d’œuvre respectent les exigences définies par l’autorité organisatrice en termes de vitesse commerciale, de fréquence, de régularité, de robustesse d’exploitation, d’évolutivité de l’offre, en mode nominal et en mode dégradé.
Nos analyses portent sur toutes les composantes du système de transport et leurs interfaces, qu’il s’agisse de l’infrastructure, du matériel roulant, des sites industriels dédiés au remisage et à la maintenance, des locaux dédiés à la commande et la supervision de la ligne. Elles peuvent conduire à préconiser des solutions alternatives en matière d’infrastructure ou de modes d’exploitation, en intégrant systématiquement l’impact sur les coûts d’exploitation et de maintenance futurs de la ligne.

Mené depuis de nombreuses années sur les projets de BHNS T ZEN pour Ile-de-France Mobilités, ce type de missions d’AMO Exploitabilité/Maintenabilité a été réalisé plus récemment sur un projet de pôle d’échange multimodal à l’Ile Maurice, et est également en cours sur le projet de Câble A en Ile-de-France.

De l’Ile Maurice…
Le projet du Victoria Urban Terminal est situé à Port Louis, à l’emplacement de l’actuelle gare Victoria qui constitue l’une des principales gares routières de l’Ile Maurice avec plus de 2 000 bus/jour. Dans le cadre de la réalisation de la ligne de métro express, la nouvelle gare deviendra un point de correspondance avec de nombreuses lignes de bus. Organisée autour d’un vaste espace commercial, l’ensemble permettra une évolution significative dans le fonctionnement des lignes de bus et le confort d’attente des usagers.
Missionné par le groupement Victoria Station Consortium pour apporter un second regard aux études d’Architects Studio / Arup, l’intervention de Transamo a permis de définir les modalités d’exploitation bus de la future gare. En prenant en compte les contraintes d’implantation et de fonctionnement de la zone commerciale, l’espace a pu être utilisé pour optimiser la capacité d’accueil de la gare. Pour cela, les différentes fonctionnalités ont été dissociées : dépose voyageur commune, zone de desserte pour les navettes locales, zone d’embarquement principal pour les lignes, espaces de régulation de courte et longue durée, etc. Pour maintenir une capacité maximale de la gare, Transamo a ainsi recommandé une évolution en profondeur des modes d’exploitation des différents opérateurs. Message bien entendu par les autorités mauriciennes, puisque le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, a confirmé en début d’année lors d’une conférence de presse consacrée au Victoria Urban Terminal : « Les bus ne marcheront plus par compagnie mais par destination ». La gare, dont les travaux ont débuté en mars 2019, devrait être mise en service en 2021.

…à l’Ile-de-France
Ile-de-France Mobilités a retenu Transamo pour l’accompagner dans la rédaction et la passation du marché global de performance pour la conception, la réalisation et la maintenance du Câble A, sur les volets Exploitabilité et Maintenabilité. Un enjeu de taille dans une région particulièrement sensible à l’émergence de nouvelles mobilités. En s’insérant sur un territoire sujet à de nombreuses coupures urbaines (plateforme de trains de fret, ligne à grande vitesse, routes nationales N 6 et N 406, route départementale D 60) et de relief, cette première liaison par câble de la Région permettra de désenclaver Valenton, Villeneuve Saint-Georges et le plateau de Limeil-Brévannes Et de faire gagner beaucoup de temps aux habitants des communes concernées.

D’un point de vue strictement technique, le projet s’appuie sur des savoir-faire développés dans les stations d’altitude : pylônes culminant à 40 m de hauteur, cabines de 10 passagers se succédant toutes les 22 secondes en heures de pointe, capacité de transporter 1 600 personnes par heure, exploité en 3 boucles indépendantes sur un parcours de 4,5 km.
Les vraies difficultés résident ailleurs. En termes de maintenance par exemple : là où un téléphérique alpin fonctionne environ 1 500 heures par an, le Câble A devra être opérationnel 7 500 heures par an, sur une plage horaire de 20 heures par jour, et ceci, 355 jours par an, ce qui ne laisse que 3 heures par jour pour effectuer les réglages, les opérations de maintenance, les réparations. Le Câble A ne sera à l’arrêt qu’une dizaine de jours par an, alors que le service commercial des téléphériques de montagne est interrompu une bonne moitié de l’année.

De la rédaction des spécifications détaillées à la notification du marché global de performance, Transamo et son partenaire Ingélo (Groupe Compagnie des Alpes) apportent leur expertise sur l’exploitation et la performance du futur système : PCC (Poste de Contrôle Commercial), GTC (Gestion Technique Centralisée), Radiophonie, SAEIV (Système Exploitation et Information Voyageurs), fonctionnalités des cabines et des espaces voyageurs en station, gestion des espaces techniques et de remisage, etc., la feuille de route est aussi large que variée.

Véritable vitrine des nouvelles mobilités, le Câble A est très attendu aussi bien par les collectivités que par les futurs utilisateurs. Nous sommes fiers de contribuer à l’optimisation de ce projet afin que cette infrastructure innovante puisse offrir à tous le service et les performances attendus.

Fernando Pinero
Chef de Projet Transport
par Câble


Amiens Métropole inaugure son réseau BHNS électrique

Le 11 mai 2019 est une date importante pour vous. Expliquez-nous pourquoi ?

Ce jour restera gravé dans nos mémoires car c’est la date qui a été choisie pour la mise en service des quatre nouvelles lignes du réseau de transport Ametis de Amiens Métropole. Un projet ambitieux qui concilie attractivité, écologie et efficacité, et qui s’appuie sur des choix technologiques particulièrement innovants : trois des quatre lignes utilisent des BHNS 100% électriques de grande capacité.

Comment s’est passée la mise en œuvre d’un tel projet ?

Tout n’a pas été simple, mais aujourd’hui difficultés et retards sont oubliés : le succès est au rendez-vous. La tâche s’est révélée passionnante car nous n’avions que peu d’expérience en matière de BHNS électrique, et qu’il a fallu procéder à de nombreuses études préliminaires. Les références dans ce domaine étant peu nombreuses, au niveau européen en tout cas, nous avons déployé beaucoup d’efforts, rencontré des fabricants, testé des matériels, dialogué, échangé avec de nombreux interlocuteurs.

Les réseaux de transport utilisant des BHNS 100% électriques sont encore peu nombreux ?

Oui, c’est finalement en Suisse, à Genève, que nous avons le plus appris en étudiant le système TOSA (Trolleybus Optimisation Système Alimentation). TOSA, ce sont des bus de grande capacité, 100% électrique, développés dans une version articulée de 18 mètres qui accueillent près de 110 voyageurs dans d’excellentes conditions de confort. Un concept finalement très proche de celui sur lequel nous travaillions et qui nous a permis d’avancer dans nos réflexions sur les plans aménagement, régularité, fiabilité, alimentation, ce dernier point étant particulièrement important.

Justement, comment avez-vous abordé le sujet des batteries ?

C’était l’une des questions qui se posait à nous : fallait-il mieux acheter ou louer les batteries équipant les BHNS ? Après une analyse poussée des différents paramètres, efficacité, souplesse, durée de vie (une quinzaine d’années en moyenne), performances (5% de mieux par an), nous avons opté pour la location, via des contrats de 4 ans renouvelables.

Vous avez dû résoudre d’autres problèmes ?

Mettre sur pied un projet aussi innovant a nécessité de nombreux ajustements. Parmi les multiples problèmes à résoudre, l’un concernait les potences de rechargement rapide installées aux terminus des lignes. Par mesure de précaution, les BHNS se rechargent après chaque parcours même si leur autonomie leur permet d’effectuer une distance de 40 km, soit plus qu’un aller-retour. Les charges se font via des pantographes, mais pour que le système fonctionne correctement, il a fallu blinder les câbles, ce qui n’était pas prévu à l’origine… La météo, elle aussi, fut une variable à prendre en compte car les batteries n’apprécient ni les froids trop vifs, ni les chaleurs excessives.

Et au niveau exploitation, les conditions sont-elles particulières ?

Oui, il a fallu par exemple faire un important travail sur les modalités de gestion en mode dégradé ; pour remédier aux imprévus toujours possibles, les déplacements des BHNS sont sous contrôle, monitorés via GPS. On peut ainsi brider, si nécessaire, leur vitesse à distance, ou répondre en permanence à toute demande des conducteurs.

Mais il y a aussi des avantages ?

50 % des parcours se font en site propre, 50% empruntent la voirie classique. Sur cette partie, les conducteurs, très autonomes, peuvent prendre des initiatives comme par exemple modifier leur trajectoire pour doubler un véhicule ou éviter un obstacle,… Un net avantage par rapport aux contraintes des tramways classiques.

Un mot sur les véhicules, pourquoi s’appellent-ils Nemo ?

Ils ont été baptisés Nemo en hommage à Jules Verne qui écrivit ses principales œuvres à Amiens. Longs de 18 mètres, colorés, silencieux, confortables, ils intègrent les dernières technologies en matière de connectique et d’information en temps réel. Ils sont équipés d'un système de billettique innovant (paiement sans contact, post-paiement,…). L’information passagers a également été revue, ainsi que le design des stations, l’un des objectifs étant d’améliorer et fluidifier le parcours voyageur.

Jules Verne aurait apprécié !

Certainement car avec sa flotte de 43 BHNS électriques à la pointe de la technologie, Amiens Métropole est l’une des premières agglomérations européennes à lancer un réseau de transport en commun résolument tourné vers l’avenir, le respect de l’environnement et le développement durable.

Un mot sur l’apport de Transamo ?

Depuis les études préliminaires jusqu’à la phase d’attribution du marché (choix du matériel roulant, du mode d’alimentation électrique, des systèmes de rechargement en station et au dépôt), Transamo était à nos côtés pour assurer le pilotage et le suivi du projet dans son ensemble. Et ce, jusqu’à la mise en service et la phase de garantie générale. Transamo a, en particulier, tenu le rôle d’AMO pour l’achat des véhicules et de leurs dispositifs de recharges ; et aussi mené l’appel d’offre sous forme de dialogue compétitif afin d’optimiser le cahier des charges avec les meilleures offres des industriels. L’entreprise peut être fière d’avoir accompagné le projet de bout en bout !

L’œil de …

Frédérique Charley


Directeur Général Adjoint de Amiens Métropole

ça vous intéresse


Communication, concertation, enquête publique, en période pré-électorale qu’a-t-on le droit de faire d’ici les municipales de 2020 ?

L’approche des élections municipales est une bonne occasion de faire le point sur ce qu’une collectivité peut ou ne peut pas faire en termes de communication, de concertation, d’enquête préalable d’ici mars 2020.


Si l’on se réfère à l’article L. 52-1 alinéa 2 du Code électoral, toute campagne de promotion publicitaire des réalisations et de la gestion des collectivités intéressées par les scrutins municipaux de mars 2020 est interdite à partir du 1er septembre 2019.
Cette disposition vise à empêcher tout candidat de tirer avantage de ses fonctions en utilisant les moyens de la collectivité pour son avantage personnel, notamment en mettant en valeur de façon directe ou indirecte ses succès et réalisations, ce qui constituerait de la propagande électorale.

Quatre principes issus de la jurisprudence
Afin de distinguer communication institutionnelle et propagande électorale, la jurisprudence a établie quatre principes directeurs :

Neutralité
La communication ne doit pas faire référence aux élections à venir ou mettre en avant l’action du candidat sortant. Elle doit s’efforcer d’être informative. Ce principe de neutralité prime tous les autres.

Antériorité
Les collectivités peuvent continuer à communiquer via leurs outils habituels (bulletins municipaux, site internet…), à organiser des manifestations, des cérémonies à partir du moment où ces dernières ont un caractère traditionnel et ne sont pas assorties d’actions destinées à influencer les électeurs.

Identité
Les moyens de communication ne doivent pas connaître de modifications avantageuses de l’aspect, de la présentation ou des rubriques présentées.

Régularité
La périodicité d’une communication ne doit pas être modifiée en raison des élections.

Ainsi, à partir du 1er septembre prochain, les communications à destination des administrés devront rester strictement informatives ; elles devront éviter de mettre en valeur les candidats, leurs réalisations ou encore leurs projets ; elles devront revêtir dans leurs formes comme dans leurs fréquences ou leurs supports une ligne identique à celle employée jusqu’alors.

Quelles sont les sanctions encourues ?
Elles dépendent de la nature et du degré de gravité de l’irrégularité constatée ; elles peuvent engendrer l’inéligibilité du candidat, l’annulation du scrutin, voire des sanctions financières et pénales. Le juge électoral, souverain sur le sujet, vérifie notamment :

• l’écart de voix entre les listes et le respect du principe d’égalité entre les candidats (CE, 10/06/1996, Elections cantonales de Metz 3)

• le coût de la communication et son degré de propagande (CE, 29 janvier 1997, Elections municipales de Caluire-et-Cuire)

• la bonne foi du candidat (CE, 5 mars 1997, Elections municipales de Villejuif).

Transports : un exemple de communication prohibée
« La Région fait grandir vos transports », « Décembre 2009 Lancement du Francilien, votre nouveau train », « 2011 Modernisation des RER A et B », « 2013, 5 nouvelles lignes de tramway »... Ces affiches 4x3 portant le nom et le logo de la seule Région d'Ile-de-France, apposées lors des élections régionales d’Île-de-France ont été sanctionnées (CE, Ass. 4 juillet 2011) : les campagnes de communication mettant en avant les actions régionales dans le domaine des transports « ont eu pour effet non de diffuser de simples informations mais de valoriser, par des messages à caractère promotionnel, l’action du conseil régional [...] et qu’eu égard à la nature et à l’ampleur de ces opérations, la circonstance qu’elles ont été précédées de campagnes similaires les années antérieures et présentent ainsi un caractère récurrent n’est pas de nature, en l’espèce, à leur retirer le caractère de campagnes de promotion publicitaire prohibées ».


Concertations et enquêtes publiques sont-elles autorisées ?
Le Code de l’urbanisme (art L.300-2) prévoit que certaines opérations d’aménagement et procédures spécifiques peuvent faire l’objet d’une concertation en période préélectorale. Dans ce cas, les modalités, fixées en amont par délibération de la collectivité responsable du projet, doivent être soigneusement définies afin qu’on ne puisse lui reprocher d’avoir utilisé cette procédure pour mettre en avant ses actions.

Une ouverture d’enquête préalable, décision objective strictement encadrée et n’exprimant aucune opinion politique, n’est quant à elle pas concernée par le devoir de réserve électorale. En effet, pour garantir une neutralité absolue en période préélectorale, les fonctionnaires d’Etat sont invités à respecter une « réserve d’usage ». Les préfets ont ainsi la consigne de s’abstenir de toute participation à une manifestation publique, quel qu’en soit l’objet : inauguration, réunion publique, cérémonie, etc. Toutefois, ce devoir de réserve ne signifie pas la suspension de toutes leurs fonctions en particulier en matière de droit de l’urbanisme. Dans ce contexte, la publicité obligatoire des arrêtés d’ouverture d’enquête ne peut s’accompagner que d’une information habituelle et descriptive.

Quid des inaugurations ?
Si elles s’ancrent dans la pratique habituelle des collectivités, les inaugurations d’équipements publics pendant la période préélectorale ne sont pas considérées comme des procédés de promotion publicitaire. Seules les inaugurations retardées et datées peu avant le scrutin sont prohibées.

Cécile Pavageau
Directrice juridique de Transamo


C’est déjà demain

Trolleybus 2.0, nouvelle génération, nouvelles perspectives

En France, Lyon, Limoges, Saint-Etienne font partie des rares villes qui continuent à utiliser le trolleybus pour leurs transports publics. Mais la situation pourrait bien évoluer avec le développement d'une nouvelle génération de véhicules plus modernes et plus souples d’utilisation, les trolleybus 2.0.


Une nouvelle technologie
Que cache cette appellation ?
Le principe du trolleybus 2.0 s’appuie sur une nouvelle technologie baptisée « In Motion Charging » ou « recharge dynamique » : des batteries embarquées se rechargent en roulant lorsque le trolleybus est connecté à la ligne aérienne de contact, et procurent ensuite une autonomie en mode 100% électrique hors des zones électrifiées.
Ce concept est développé par plusieurs constructeurs européens, dont le suisse Hess, le belge Van Hool, le polonais Solaris ainsi que le franco-italien Iveco Bus.
La métropole stéphanoise, très intéressée par cette offre innovante, devrait être la première autorité organisatrice de transports française à s'équiper de trolleybus 2.0 d'ici à la fin de l’année. Elle a pour cela passé un marché avec Solaris et l’équipementier tchèque Skoda Electric qui fourniront ainsi 22 véhicules équipés de batteries rechargeables en exploitation. Chaque véhicule, de 12 m de long, à plancher plat, disposant de 3 portes, transportera environ 90 passagers.
Quant à Limoges, la plus fidèle des villes françaises au trolleybus, elle a choisi de s’équiper de véhicules articulés Iveco de 18m, l’appareillage électrique étant également fourni par Skoda Electric.

Au service d’une nouvelle approche du système trolleybus
A minima, l’avantage de cette nouvelle technologie est de supprimer le traditionnel groupe auxiliaire diesel « de secours » et de passer ainsi au 100% électrique. Mais, avec les améliorations apportées aux technologies de batteries en termes de capacité et durée de vie, cette technologie permet surtout d’étendre à une vingtaine de kilomètres l’autonomie « sans fil » des véhicules.

Il devient ainsi possible de circuler en autonomie sur des parcours qui ne sont pas intégralement électrifiés en évitant l’obligation d’installer de nouvelles infrastructures onéreuses et bien souvent disgracieuses et de réduire la portion électrifiée de la ligne à environ 50 à 75% du parcours selon les projets. En cas de travaux, de déviation, de prolongement de ligne ou de circulation dans des centres historiques, la solution 2.0 change la donne et ouvre de nouvelles perspectives à ce moyen de transport, qui peu à peu avait perdu pied face au tram ou aux bus hybrides et électriques.

Le Trolleybus 2.0 pourrait être une alternative aux bus à biberonnage à rechargement flash, solution privilégiée à Nantes pour le e-Busway. Cette solution s’affranchit certes des lignes aériennes mais elle impose en revanche des temps de recharge en station.

Infrastructures en ligne ou aux stations, impact sur les temps de parcours, autant de critères à analyser et à comparer, ce qui explique qu’il y ait in fine autant de solutions que de métropoles !
Un point commun tout de même : en lissant l'investissement en lignes aériennes et en autorisant des extensions au-delà des installations existantes, la nouvelle génération de trolleybus se pare de nouveaux atouts et rend ce mode de transport à nouveau pérenne et attractif.

Eric Chattot
expert électromobilité Transamo

En bref



DOUAISIS : VERS UNE SECONDE LIGNE DE BHNS

Le Syndicat Mixte des Transports du Douaisis a retenu Transamo pour réaliser l’étude de faisabilité et de concertation préalable à la réalisation de la ligne B de BHNS. Cette étude a pour objectif de déterminer le tracé optimal de la ligne entre Auby/Douai et le Centre Hospitalier de Dechy, de réaliser une consultation préalable auprès des habitants du territoire, de définir le type d’infrastructure à mettre en œuvre et le matériel roulant adéquat, de déterminer les conditions d’exploitation de la ligne et d’analyser la faisabilité socio-économique et financière du projet retenu.


« PRENDRE PLACE ! »

Pour la troisième année consécutive, nous avons organisé le 20 juin, aux côtés de la Société du Grand Paris et d’Île-de-France Mobilités, une matinée d’échanges entre techniciens de l’aménagement et des mobilités autour de solutions pour les futures « places » du Grand Paris, espaces publics intermodaux de demain. Collectivités, partenaires, bureaux d’études, Société du Grand Paris et Ile-de-France Mobilités réunis pour passer ensemble de la faisabilité à l’opérationnel sur les projets de pôle du Grand Paris Express... Transamo est très fier de contribuer à cet événement et d’accompagner la Société du Grand Paris dans le pilotage du dispositif des pôles du Grand Paris Express.